Rencontre avec Valentin Langlade, éleveur de Blondes d’Aquitaine à Blaymont (47)

Bien que le Pays de Serres ressemble à des petites montagnes russes où les vallons succèdent aux coteaux calcaires à perte de vue, l'agriculture n'en est pas moins bénie des dieux ! On en veut pour preuve l'exploitation en polyculture sur laquelle Valentin Langlade vient tout juste de succéder à son père, au lieu-dit Zette sur la commune de Blaymont, en Lot-et-Garonne. Ces belles et délicieuses Blondes d'Aquitaine profitent bien des pâturages une grande partie de l'année. Elles sont élevées dans le respect de cahiers des charges rigoureux qui engendrent l'obtention d'une ribambelle de labels - "Bœuf d'excellence", "Label Rouge", "Bœuf de nos campagnes" - et de certificats de conformité pour la distribution. Ce qui fait bien sûr la fierté de notre jeune producteur âgé de 22 ans, qui sait pouvoir compter sur les conseils d'Expalliance, coopérative du groupe Terres du Sud, qui accompagne plus de 400 éleveurs.

J’ai choisi des filières de qualité pour maximiser mes débouchés

Interview

Qu’est-ce qui vous a donné envie de reprendre l’exploitation de votre père et de devenir éleveur, alors que ceux-ci sont de moins en moins nombreux ?

L’OUTIL de production était bien en place. Et puis j’ai la chance de pouvoir encore compter sur l’aide de mon père sur la ferme. C’est un jeune retraité. J’ai repris l’exploitation le 1er octobre 2019. Il termine ma formation en quelque sorte (sourire). Ce qui me plaît dans ce métier, c’est l’autonomie qu’on peut avoir dans la prise de décisions. Ici, il ne faut pas être trop spécialisé, c’est la raison pour laquelle on a conservé l’élevage. Comme la coopérative Expalliance, qui constitue la branche Ruminants et porcs du groupe Terres du Sud, nous offre de bons débouchés commerciaux grâce à la qualité et aux certifications qu’on peut proposer, tout cela faisait que la situation était viable pour qu’un jeune s’installe.

Combien avez-vous d’animaux ?

J’ai 140 bêtes environ, dont une soixantaine de mères en Blonde d’Aquitaine. Le reste se répartit entre des veaux, des mâles et des femelles non reproductrices. Mes bêtes s’épanouissent sur notre exploitation de 160 hectares de Surface Agricole Utile (SAU).

Qui dit filières de qualité, dit aussi cahiers des charges précis. Ils ne sont pas trop contraignants à respecter ?

C’est là qu’interviennent les techniciens. Leur rôle est essentiel pour valoriser notre production. Il y a certes la partie alimentation, très importante, mais, en ce qui concerne Terres du Sud, Ludovic Geraud et Pierre Albrecht m’accompagnent surtout pour savoir quelles vaches il faut garder et quelles vaches doivent être vendues. Ils viennent à la ferme pour vérifier si les animaux correspondent bien aux critères qui leur sont demandés par leurs clients. Ils font en sorte que leur choix soit le plus rémunérateur pour nous. C’est pour cela que leur rôle est essentiel. Nous n’avons pas cette compétence commerciale.

La génétique entre aussi en ligne de compte ?

Bien sûr ! C’est l’une des missions les plus importantes des techniciens qui nous accompagnent. Ils nous aident à déterminer les périodes propices à la fécondation. Il ne faut pas se tromper car une fécondation, ça coûte ! On doit aussi répondre aux critères de croisements pour éviter la consanguinité. Le choix des taureaux pour la reproduction est déterminant. Ludovic Geraud est très fort pour choisir les bons. Il sait associer les critères du taureau à ceux de nos vaches pour que notre viande corresponde aux critères de qualité attendus, pour le poids, la carrure… Et pour répondre aux attentes des clients.

C’est si important que cela de trouver un bon taureau ?

(rires)
Je ne veux pas être méchant avec mes vaches, mais c’est lui qui fait tout ! Il détermine la qualité de la viande pour sa descendance mais aussi les facilités au vêlage pour ne citer que ces deux exemples.

L’alimentation, le bien-être animal sont aussi au cœur de vos préoccupations ?

Chez nous, les vaches vont au pré de mars à octobre. Et quand elles manquent d’herbe, nous leur amenons du bon foin, que nous produisons sur l’exploitation. Comme nos vaches sont essentiellement nourries à l’herbe, nous utilisons peu de céréales en complément. Et nos pâturages permettent de garder de beaux paysages dans la région.

Qu’est-ce qui fait votre bonheur d’être éleveur ?

Je crois qu’il y en a deux ! Le fait de voir mes vaches au pré, dans un bel environnement préservé. Et le moment où les techniciens viennent choisir les bêtes pour les commercialiser. Je sais, à ce moment-là, qu’on a fait du bon travail ensemble.