Rencontre avec Éric Sicot,
éleveur de poulets bio à Lacapelle-Biron (47)

Un retour aux sources et plus encore à la terre. C'est la décision qu'Eric Sicot a prise en 2010 avec l'achat d'une exploitation de 12 hectares à Lacapelle-Biron, au nord du Lot-et-Garonne, pour s'installer comme éleveur de poulets. Après des études initiales en agriculture, il a travaillé durant une dizaine d'années dans une usine où il était devenu chef de production. Mais l'appel du grand air fut le plus fort, pour lui, comme pour ses volailles qu'il a choisi de produire dès le départ en bio, profitant des parcours arborés qui entourent ses bâtiments d'élevage. Comme notre homme n'aime pas rester les pieds dans le même sabot et qu'il a bien compris qu'il ne fallait pas mettre tous les œufs dans le même panier, le voilà désormais parti sur le chemin de la diversification. C'est toutefois le coup de main reçu de Terres du Sud au début de son activité qui lui a permis de bien prendre racines.

J’ai choisi une nouvelle vie en produisant sur mes terres

Interview

Le coup de pouce initial de Terres du Sud a été décisif dans le lancement de votre activité avicole ?

AU REGARD de la taille de mon exploitation et de sa situation, il s’est vite avéré que l’activité d’élevage de volailles était la plus adéquate. Très vite, Terres du Sud m’a proposé de m’accompagner dans la création de quatre bâtiments avicoles. C’était important d’être épaulé à ce moment car, durant la construction des bâtiments, j’ai continué à travailler à l’usine. Ce n’est qu’au moment de la première production que j’ai profité d’une rupture conventionnelle pour me consacrer uniquement à l’élevage.

Ce n’était qu’un début, combien de poulets vous produisez aujourd’hui ?

Trois bâtiments supplémentaires sont venus  s’ajouter en 2015 aux quatre initiaux. Aujourd’hui, je produis environ 30.000 poulets par bande. Comme je peux faire 3 à 3,5 bandes en moyenne par an, on peut dire que je produis de 90.000 à 105.000 poulets par an. Désormais, avec mes productions annexes, je dispose de 24 hectares au total.

L’accompagnement de la coopérative s’est traduit comment ?

Au niveau des études, des permis de construire à demander et bien-sûr des investissements à réaliser sur les bâtiments. C’était une forme de contrat « clefs en main » assez rassurant quand on veut démarrer comme moi. J’ai pu profiter du même suivi détaillé lorsque j’ai créé mes trois nouveaux bâtiments. Il y a également l’approvisionnement en aliments bio. J’achète tout à Terres du Sud car la taille de mon exploitation ne me permet pas de produire l’alimentation pour mes poulets.

Aujourd’hui, comment se prolonge cette relation avec Terres du Sud ?

On continue la réflexion au niveau du bien-être animal, des questions de biosécurité… On bénéficie d’une sorte de formation continue. En ce moment, nous travaillons sur la « charte qualité ABCD », que vous pouvez retrouver au niveau des étiquetages des produits. Nous avons choisi d’aller vers la qualité A.

Question choix, vous ne faites pas semblant, pour vous le « bio » a été une évidence dès le début ?

La caractéristique de notre terroir nous le permettait. Les poulets bénéficient des parcours dont ils ont besoin pour répondre au cahier des charges. On avait de l’espace, des parcours enherbés, la présence d’arbres. L’agroforesterie, à Lacapelle-Biron, elle est naturelle. Plus de la moitié des parcours est constituée de bois.

Question image aussi, nous avions tout ce qu’il fallait, avec des bâtiments en zone arborée. Les poulets, ici, ils sont bien. L’idée était aussi d’aller tout de suite vers une production à valeur ajoutée. Au début, le marché du « bio » n’était pas forcément stabilisé, mais c’est venu très vite et, aujourd’hui, j’ai l’impression d’avoir un temps d’avance. Les Français sont à la recherche de ce type de produits et ils sont capables de mettre le prix pour bien manger.

Ce temps d’avance, vous voulez le garder en ce qui concerne le bien-être animal avec l’aide de Terres du Sud ?

Avec le technicien, nous sommes en plein travail pour chouchouter les poulets. Ils vont profiter de ponts, d’abreuvoirs et de mangeoires adaptés dans les bâtiments. Nous allons désormais jusqu’à aménager des perchoirs, à rajouter des petites bottes de pailles pour que les animaux puissent s’amuser. Tout cela se pense avec minutie. L’objectif, c’est de sans cesse revaloriser le produit et d’obtenir en échange des prix. Il faut qu’on se motive dans le secteur de l’élevage pour comprendre que tous ces aménagements c’est de la plus-value à l’arrivée.