

Rencontre avec Alexy Meillier,
éleveur de vaches Blondes d’Aquitaine à Castella (47)
"Les vaches on y pense tout le temps, même quand on part, on a l'esprit qui reste à la grange..." Passionné par son élevage de Blondes d'Aquitaine, voilà plus de six ans qu’Alexy Meillier s’est installé à côté de l’exploitation de son père sur la commune de Castella, au cœur du Lot-et-Garonne. Chez les Meillier, les bêtes sont plus que jamais chouchoutées. Et pour cause, ici, tout est produit de A à Z, du fourrage jusqu'aux compléments en céréales. C'est ce qui a convaincu Terres du Sud de faire entrer les vaches de la famille Meillier dans le label "Le Bœuf de nos Campagnes". Les techniciens de la coopérative ont aussi à cœur de partager leur savoir et leur connaissance du marché avec des éleveurs qui privilégient la qualité.
J’ai choisi un élevage qui peut s’adapter aux attentes du marché
Interview
Vous étiez destiné à être éleveur ?
J’AI COMMENCÉpar être salarié parce que je n’ai pas pu m’installer à la sortie de l’école. Quelque temps après la fin de mes études, des terres se sont libérées à proximité de l’exploitation de mon père. Je les ai rachetées, c’est ce qui m’a permis de m’installer.
Vous pouvez nous décrire votre exploitation ?
Mon père et moi, nous élevons des Blondes d’Aquitaine, on a 60 mères. Nous avons aussi 230 hectares cultivés en grande partie en céréales, répartis entre blé, orge, colza et un petit peu de sorgho. N’ayant pas d’irrigation sur l’exploitation, il y a peu de cultures de printemps.
Vous produisez donc vous-même votre fourrage pour nourrir vos animaux ?
Autour de l’exploitation, il y a une vingtaine d’hectares de prairies, pour que les vaches pâturent. À côté, nous gardons une dizaine d’hectares pour faire du foin. On fait aussi du fourrage sur des prés qu’on nous laisse, sur des nettoyages ou des jachères. Nous sommes entièrement autonomes sur la paille, le foin et les céréales auto-consommées.
Vous n’achetez pas de nourriture pour les animaux ?
On achète un tout petit peu d’aliments concentrés, mais très peu, pour l’engraissement. Si on doit aller acheter à l’extérieur, économiquement cela devient compliqué. Ça demande du temps de produire son foin, mais ça coûte moins cher. Et c’est un gage de qualité, c’est ce que nous demande Terres du Sud pour pouvoir valoriser nos bêtes. Je sais ce que je fais, quelle est la qualité de mon foin. Quand vous achetez du fourrage, c’est plus simple de voir arriver le camion et de n’avoir qu’à décharger, mais vous ne savez pas toujours ce qu’il y a dans les bottes.
Vous avez 60 mères, cela représente quoi en termes de bêtes à commercialiser chaque année ?
Il y a entre 55 et 60 vêlages par an. Nos veaux mâles sont tous vendus à l’âge de 6 mois, ce sont les broutards de 300 à 350 kg. Et pour les femelles, une partie est commercialisée en broutard, même si elles sont moins valorisées car elles font entre 200 et 250 kg à 6 mois, et on en garde une dizaine pour le renouvellement du troupeau de mères. En contrepartie de ce renouvellement, les vaches dites grasses sont commercialisées par Terres du Sud dans des boucheries traditionnelles ou des boucheries de grandes surfaces du secteur. C’est de la vente locale.
Vous avez toujours vendu vos bêtes à l’âge de 6 mois ?
Non, pas toujours. Quand je me suis installé, le marché du taurillon, gardé jusqu’à 12 mois, était plus intéressant. Mais l’écart de prix entre le gras et le maigre a fini par ne plus être rentable, c’est pour ça que nous nous sommes tournés vers les broutards. Ça ne valait pas le coup d’engraisser les veaux six mois de plus. La différence payait juste l’aliment.
Quel rôle tient Terres du Sud à vos côtés ?
Il s’occupe de la commercialisation, par l’intermédiaire de sa filiale Expalliance. Les techniciens du groupe savent ce qu’il y a sur l’exploitation. On leur parle des vaches que l’on a qui peuvent être renouvelées, et ils connaissent les veaux qui naissent. Ils s’occupent de toute la partie vente. Ça nous évite d’avoir à chercher les clients. On fonctionne aussi comme cela car on a l’assurance d’être payés 21 jours après que l’animal soit parti. C’est la sécurité.
C’est la coopérative qui vous aiguille sur les marchés les plus rémunérateurs ?
Oui, cela avait été le cas lorsqu’ils nous ont conseillé de passer des taurillons aux broutards. D’autant que, pour produire des taurillons, nous étions obligés de garder nos vaches plus longtemps pour avoir plus de naissances. On ne pouvait donc pas valoriser nos vaches car elles ne répondaient plus au label commercialisé par la coopérative.
C’est quoi ce label au juste dont vous profitez désormais ?
Il concerne nos vaches de moins de 9 ans, qui répondent au label « Le Bœuf de nos Campagnes » sous lequel Terres du Sud commercialise nos bêtes. Notre mode d’élevage, respectueux du bien-être animal et qui privilégie les fourrages produits sur l’exploitation tout au long de la vie de l’animal, répond bien à ce label. Un soin particulier est apporté à la phase d’engraissement. Cela garantit une viande tendre et goûteuse aux consommateurs. On s’y retrouve d’un point de vue économique, puisque nos vaches sont mieux rémunérées grâce au label. En règle générale, il y a 50 centimes de plus au kilo.
Cela n’a pas été compliqué de répondre au cahier des charges de ce label ?
Il est précis mais, pour notre part, la seule problématique concernait l’âge de nos bêtes. Pour le reste, notre exploitation répondait déjà aux attentes vertueuses du cahier des charges, qui demandait des choses qu’on faisait déjà. On a donc facilement pu rentrer dans ce label. Mais il arrive que les techniciens nous donnent un coup de main après les naissances pour orienter les veaux plutôt vers du broutard ou plutôt vers des futures mères.
Vous avez des projets pour l’avenir ?
Celui de maintenir mon exploitation à sa taille, ce sera déjà bien, car mon père va bientôt prendre sa retraite et, pour le moment, je ne me vois pas encore prendre un associé.